Tour de Corse Historique 2008

 Quatre-vingt quinze équipages se sont donnés rendez-vous sur la place St Nicolas à Bastia le 1er Octobre 2008 pour prendre part au 8ème Tour de Corse Historique. Quatre-vingt quinze autos alignées entre les vieux immeubles et la mer qui attendent le départ pour un vrai tour de Corse. Cette année, l'organisation a prévu un parcours qui ne sera pas de tout repos pour pilotes et copilotes. 15ES réparties entre mer et montagne, traversant certains lieux mythiques du Tour de Corse d'antan, entre Bastia, Porto-Vecchio, Porto et Ile-Rousse.

 Entre Corvette et 2cv, le parc présente une diversité de puissance et de catégories que l'on ne retrouve rassemblée que sur type d'épreuve. Abarth, Alpine, 205T16, Audi Quattro, Opel Kadett, Escort RS, Porsche 911 et bien d'autres vont s'affronter cinq jours durant. 38 autos en VHC, la course de vitesse pure et dure, et 57 autos en VHRS où la maîtrise du chronomètre est de mise.

 L'épreuve commence le soir même, avec en guise de prologue, une première ES qui va mener les concurrents de St Florent au col de Teghime, via Oletta. Un tracé différent de l'ancienne course de côte et doté d'une redoutable épingle. La BMW 2002 N°000 ouvre le spectacle en négociant le virage de façon spectaculaire. Les Kadett N°00 et N°0 ne sont pas en reste avec des passages digne des VHC. Les voilà justement les VHC, avec le N°1, la Porsche d'Andruet, suivie par la célèbre Alpine de Manzagol, ça sent le règlement de compte. Pas de chance pour Philippe Gache et Nicolas Rivière, leur Talbot Sunbeam ne finira pas la spéciale et nous ne reverrons plus leurs beaux passages. La petite Alpine aux couleurs bien connues sur les épreuves historiques mènera l'équipage Comas/Vesperini en tête du classement pour cette première journée, devant Andruet/Mizael et Terriou/Drouilleaux sur 911. Sixième place seulement pour l'impressionante Lots Elan de l'équipage Chantriaux/Chantriaux, juste derrière le duo Gendre/Gendre sur Porsche. La superbe Porsche 910 de l'équipage Cochin/Janou termine en 7ème position devant l'A310 de Bordet/Gouley, la R5 Turbo de Puren/Samson et un trio de 911 sur lesquelles on trouve Servais/Ciocca, Thome/Piette et Triniane/Abat. C'est une dernière place au classement qui attend malheureusement l'équipage Antonini/Rafaelli après une malencontreuse sortie de route avec leur performante 914/6. Une américaine en France, la belle Mustang de Lions/Fauchille termine 33ème. La monstrueuse Corvette de Vandromme/Vivier s'en sort un peu mieux et arrive 28ème. La petite Alfa N°33 de Chiaravita/Caizergues est une auto qui va se faire remarquer tout au long du Tour de par ses passages assez spectaculaires. Spectaculaire pourrait aussi bien qualifier le passage fumant de la 323 Gr2 de Mirand/Tecles.

 Courage fuyons! La BMW de Compas/Bernard arrache tellement le bitume, quelle frise la faute et frôle nos pantalons. La nuit s'instale et les VHRS débarquent. Parfum années 80 d'abord avec la grosse T16 de Dessange/D'Agostini. Puis on retourne dans les 60's avec le beau bleu de la R8 Gordini D'Abel de Libran/Galop avant de revenir à la fin des 70's et le début des 80's avec la 104 ZS2. Belle déco Gitane pour l'A310 de Cagnac/Bernard. Une grosse Volvo 122S sort de la nuit derrière une BMW 2002 Turbo, contraste épique. Courageux équipages qui affrontent la nuit à l'air libre, ils chevauchent Triumph, Jaguar et Lancia. Un véritable duo de Citroën que la Traction de Guiot/Lefievre et la 2cv6 de Mattei/Mantini. On ne manque pas, bien évidemment d'encourager l'Alfa N°78 de L'Official/Guyot. Piqure de scorpion pour les Abarth 1000T/C et 1300. Le prologue s'achève finalement avec le chant des italiennes sous les étoiles.

 Jeudi 2 Octobre, la première étape va mener les concurrent de Bastia à Porto-Vecchio. La première ES va les conduire tout droit vers une arrivée des plus célèbre du Tour de Corse d'antan, La Porta, son église, son clocher, au coeur de la Castagniccia. Le soleil perce péniblement sous les chataigners en ce début de matinée, la température reste fraîche et il faut se couvrir. A l'opposer, la chaleur doit déjà être inenable dans certains habitacles. Andruet a bien l'intention de rattrapper Comas, Manzagol a bien l'intention de rattrapper Andruet, et bien sur, personne ne veut se laisser rattrapper.

 Grand boulversement au classement, Chantriaux démontre les performances de sa Lotus en terminant en tête, suivit par les berlinettes de Manzagol et Comas, Andruet plaçant sa Porsche en 4ème position. La belle A310 bleue ciel de Bordet/Gouley est 6ème derrière Terriou/Drouilleau et devant Antonini/Raffaelli qui font une spectaculaire remontée avec leur 914. Un cailloux explosera littéralement au passage de la Porsche de Lajournade/Baron. De beaux appuis pour pour la Kadett d'Edmond Simon, la CG 548 Farault/Farault, ou encore la Talbot Sunbeam Damiani/Damiani. Passage à la limite pour l'Alfa Romeo de Chiaravita/Caizergues.

 En régularité, c'est la Stratos "Kiss FM" de Sidrac/Garret qui effectue la meilleure moyenne à égalité avec la Porsche 912 de Kieffer/Pauly. Trois autos effectuent la seconde meilleure moyenne, l'Austin Healey de Doyen/Terrejon, la 911 de Merel/Coste Chareyre et la petite R5 Alpine de Demars/Avolio. Belle 4ème place pour la Traction 11 ainsi que pour la Fiat X1/9. Toujours du côté de Fiat, l'Abarth 1000T/C signe un 8ème temps et la 125 Spéciale termine 15ème. Superbe passage tout en appui pour l'aggressive Alfa N°60 de Vianello/Jouanny. A deux doigts de la faute pour la Kadett de Gérard Thill et un passage très... dansant. Signalons un 19ème temps tout-à-fait honorable pour la vaillante 2cv et ses passages toujours en appui.

 Au final de cette journée, on retrouve en trio de tête Andruet/Mizael, Comas/Vesperini et Manzagol/Orsucci en VHC, Demars/Aviolo, Vouillon/Queyrois et Landon/Landon pour les VHRS.

 Vendredi 3 Octobre, la pluie s'installe pour cette troisième journée dans le Sud. Cette fois, il s'agit de traverser la Corse en diagonale, de Porto-Vecchio à Porto avec escale à Vico. Route étroite et sinueuse, chaussée détrempée, la spéciale du col de Tartavello s'annonce très hot.

 C'est Andruet qui mène la danse devant Comas et Terriou passe dans le trio de tête devant Manzagol. Antonini est de retour dans la course avec une Porsche raffistolée à grande dose de scotch. La 910 de Cochin peine à trouver de l'adhérence et fait siffler ses pneus à chaque coup d'accélérateur. Ce sont les Alpines qui profitent le plus de ce sol glissant justement, elles se retrouvent toutes dans les douze premières, mais plus qu'une seule A310 en course, la très belle N°14 de Filippi/Mourlan. La Corvette n'est plus en course, mais la belle 911 Rubson de Peauger/Manzagol fait son grand retour. La 914 de Stoffel/Hertzog cherche désepérément du grip, ce qui n'est pas un soucis pour la jolie Lancia Beta de Dransard/Di Scala.

 En régularité, Porsche et Alpine se battent dans les première places. La meilleure moyenne revient à Ricord/Ricord sur A110 1600S, la seconde à Hostein/Vialar sur Carrera 2,7RS et la troisième revient aux Landon sur leur A110 et à Kieffer/Pauly sur leur 912. La monstrueuse BMW 2800CS de Compas/Benard signe un beau 4ème temps malgré des conditions de courses peu adaptées à l'auto. De belles autos à la 5ème place, la Lotus Elan S3, la Traction 11BL et la Volvo 544 au look racing très sympa. Saluons encore les équipages de l'Austin Healey N°71, de la Triumph TR3 N°97, et celui de l'Alfa Romeo Spider N°124 qui n'hésitent pas à affronter la pluie à l'air libre. Conflit générationnel, les R5 Turbo apprécient beaucoup moins le terrain que les petites R8 Gordini.

 Au final de la journée, le trio de tête reste le même en VHC, mais dans un ordre différent. Comas/Vesperini l'emportent devant Andruet/Mizael et Manzagol/Orsucci. Même scénario pour les VHRS avec le couple Landon termine devant Demars/Aviolo et Kieffer/Pauly.

 Samedi 4 Octobre, le retour du soleil pour l'arrivée au village. Un changement de climat appréciable pour les concurrents qui ont eut à affronter la neige lors de la traversée du col de Vergio. Abandon de Manzagol dans l'ES11 après une course superbe.

 Andruet remporte la spéciale, devant Comas et Terriou. Les pilotes, copilotes et autos sont acclamées sur la place de Speloncato. Gendre et Antonini se partagent la 4ème et la 5ème place avec leurs Porsche qui affichent quelques blessures de guerre. La belle 911 de Servais devance la toute aussi belle 910 de Cochin qui fait sensation auprès du public. Petretti signe un beau treizième temps sur cette route qu'il connaît bien. Devant lui, une autre Porsche insulaire, celle de Triniane. La rutilante Alpine A310 n°14 de Filippi est 15ème devant l'A110 de Gibier. Les grondement de la BMW 320gr2 de Mirand font trembler toutes les vitres du village tandis que les ronflements du V8 de la Mustang de Lions résonnent dans les ruelles étroites. Gare aux dos-d'ânes pour la basse A110 de Cochin et la Porsche de Peauger.

 Arrivée de la T16 comme en 1986 et ce virage toujours aussi difficile à négocier pour la Quattro. Les rues sont bien étroites pour la grosse BMW de Compas qui ne manque pas de s'arrêter sur la place pour se désaltérer. La belle R5 Turbo de Mitteus nous rappelle Ragnotti dans les années 80. Arrivée impériale pour la Traction de Guiot qui remporte cette ZR devant l'Austin Healey de Doyen, la Kadett de Thill, la Porsche de Vouillon et la Fiat X1/9 de Mattei qui effectuent toutes quatre la seconde meilleure moyenne. La Stratos de Sidrac est très appréciée, ainsi que l'A310 de Chastel. Un duo de R5 Turbo bleue et rouge débarque à côté de la fontaine. L'équipage de la 2002 Turbo n°62 en profite pour reprendre la direction du parc. La Ford Escort RS2000 de Figuière s'attaque à l'étroit passage bientôt imité par l'Alfa 1750 de Bouvier. En parlant d'Alfa, ça discute beaucoup autour de celle de L'Official et Guyot. La petite Lotus Elan et la Golf GTi slaloment avec avec aisance entre les maisons, au contraire de la Mustang Fastback de Pouessel. La Fiat 600 Abarth de Stefani se moque bien de ces grosses autos, les petites routes, c'est son terrain de prédilection. La jolie petite Alfa de Vincent et Vincent est très appréciée par les dames du village.

 Finalement, les autos se retrouvent au parc fermé pour passer la nuit à Ile-Rousse. Equipages et spectateurs refont les spéciales du jour. Certains mettent la combinaison du mécano pour réparer ou préparer la voiture pour le lendemain. Au bout du compte, tous se retrouvent à prendre l'apéritif sur la plage au couchant. Un dernier regard sur les machines avant de rentrer prendre du repos en prévision du lendemain.

 Dimanche 5 Octobre, la dernière journée. Deux spéciales dans deux décors différents attendent les concurrent. La côte ouest entre Calvi et Galéria, et la montagne entre Castifao et le col de San Colombanu.

 Le soleil n'est pas encore levé que la Porsche aux couleurs Rubson, passée 000, s'élance à l'assault du bord de mer. A la poursuite de Comas, Andruet doit malheureusement abandonner pour casse moteur et la petite Alpine remporte la spéciale devant les Porsche de Gendre et Terriou. Une autre Alpine bleu ciel, à la 4ème place cette fois, devance les Porsche d'Antonini et Lajournade. Avec ce morceau de spoiler en moins, la 911 de Thome gagne en agressivité et une 10ème place. Les berlinettes s'installent régulièremment entre les allemandes et remplissent tout le haut du classment. On change de marque à partir de la 18ème position avec l'Alfa Roméo de Chiaravita et ses attaques toujours aussi spectaculaires. Cette spéciale rapide permet à la Mustang de Lions de prendre la 22ème place, la belle Kadett d'Edmond Simon récupère la 24ème devant la 924 de Romi, la Lancia Beta de Dransard et la BMW 323 de Mirand.

 Une seule pénalité pour la Fiat X1/9 de Mattei contre quatre pour l'A310 Ferrodo de Chastel. Demars et Avolio sur leur R5 Alpine partagent la 3ème place avec Hostein et Vialar sur une 911 Carrera 2,7l. Le musical V6 Ferrari emmène Sidrac et sa Stratos en 5ème position. Landon et Dore ex-aequo à la sixième place, respectivement sur A110 et BMW 2002. La Traction et la petite Abarth se partagent la 9ème et la 10ème place. Avec 54 points de pénalités, la Jaguar Type E de Delafontaine précède l'Alfa de L'Official au classement.

 Le soleil réchauffe le bitume au parc fermé encore désert. Suite à son abandon, Andruet est le premier à rentrer, en poussant. Difficile de finir comme ça après une telle bagarre. Le flat 6 de la 000 résonne dans la ville, elle annonce l'arrivée proche des concurrents. Les badots se rapprochent du podium pour assister à l'arrivée. Les voitures ouvreuses ont droit elles aussi à monter sur l'estrade après toutes ces journées à avoir ouvert les routes à un rythme plus que soutenu, en effectuant parfois quelques passages spectaculaires.

 Erik Comas et Jean Vesperini remportent cette huitième édition du Tour de Corse Historique. Une Alpine victorieuse qui renvoit les nostalgiques une trentaine d'années en arrière. C'est probablement l'une des Porsche les plus discrète engagée en VHC, pourtant Christophe Terriou et Anne Drouilleau l'auront menée sur la seconde marche du podium, et à la première place du Gr3S. Sur la troisième marche, Michel et Joris Gendre placent une Porsche qui porte les cicatrices d'une violente bagarre, en particulier avec la Porsche 911 de Franck Servais et Patrick Ciocca, 4ème au général, et la Porsche 914/6 de Louis Antonini et Yohan Raffaelli qui, bien que 18ème au général, étaient souvent dans le groupe de tête sur les spéciales. La Porsche 910 de Jacques Cochin et Yahn Janou termine 6ème au général et 1ère du groupe 1S devant la Ford Mustang de Lions et Fauchille.

 Chez les VHRS, c'est là aussi une Alpine qui est victorieuse, celle de Patrick et Corine Landon en moyenne intermédiaire. En seconde position, Didier Demars et Tony Avolio ont su mener avec efficacité et régularité leur petite R5 en moyenne basse. C'est aussi une auto engagée en moyenne basse qui occupe la troisième marche du podium, la Porsche 912 de Robert Kieffer et Guy Pauly. En moyenne haute, il était bien difficile de respecter les temps imparti. 25ème au général, Stéphane Fournier et Pierre Dominique Dantoine ont discrètement mené leur Porsche 914 en tête de sa catégorie. Et qu'en est-il de l'un des équipages les plus suivit par les insulaires ? La belle Alfa Roméo 1600GT de Christian L'Official et Loïc Guyot se place à une belle 22ème position.

 Bien évidemment, tous les pilotes et copilotes peuvent être fier d'avoir terminé la course, et tous défilent sur le podium. Puis les autos rejoignent le parc fermé et les équipages le châpiteau sous lequel les attends le repas et la remise des prix. Merci à eux et à l'organisation pour ces cinq jours de pur bonheur.

Vous pouvez retrouver l'intégralité des résultats sur le site: http://corserallyes.com/