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La Roue Carrée V2.0 L'automobile en Corse

IIIème Corsica Historic Rally 2008

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 Pépins, mésaventures et météo instable auront failli avoir raison de ma présence sur ce rallye. Parti d'un projet de trois jours, me voilà forcé de me satisfaire du Samedi. Comme l'an dernier donc, départ avant le lever du soleil pour rejoindre les Calanches de Piana, décor somptueux pour un rallye historique de cette importance. Avec 130 autos au départ, ça promet un grand moment de plaisir.
 
 Arrivée avec les premiers rayons du soleil et la fraîcheur matinale sur les rochers, qui se dressent tout fier au-dessus de la végétation parfumée, le tout bercé par le chant de la mer. Et oui, la météo s'est plantée, le soleil et là, et il va bientôt faire chaud. Avec le temps qui passe et la matinée qui avance, les Calanches se vident des envahissant touristes, pour laisser place à la paix et à la musique de la nature. Il est bon de fermer les yeux et de se laisser aller à l'écouter. Mais au loin, un concert d'un tout autre genre se prépare. D'abord un murmure, il se fait de plus en plus présent au fur et à mesure que les danseurs se rapprochent.
 
 Les modernes ouvreuses ne font qu'accroitre le charisme de leur homologue ancienne. Une DeTomaso Pantera, dont le V8 Ford rageur gronde et résonne dans ce décor de cathédrale. Tels un immense orgue, les pointes rocheuses envoient vers le ciel le chant des choeurs mécaniques, alors que les cavités les maintiennent encore et encore, tant et si bien, que celà ne semble plus vouloir finir. Les pilotes enchaînent les courbes dans un ballet infernal et superbe. Les VHC ramène la gloire du Tour de Corse d'antan dans ce lieu magique où le temps ne semble pas avoir fait son oeuvre.
 
 C'est Louis Antonini qui passe en premier sur sa fidèle Porsche 914 déjà soulagée de son bouclier avant. C'est que ça ne rigole pas, il s'agit d'une vraie course. Et derrière, l'armada de Porsche 911, Opel Kadett et Ford Escort cherchent à mener la vie dure a l'auto qui les précèdent. Une célèbre berlinette A110 rouge, au ras du sol, surgit de derrière un rocher. C'est Jean Pierre Manzagol, bien décidé à ne pas renouveler la mésaventure de la Giraglia Historique, et il est bien parti pour arriver au bout. Talbot Lotus, Lancia 037, Mazda RX7,... Les anciennes groupes B, la classe mythique des années 80, celle qui a marqué le rallye à tout jamais. C'est autos sont tout aussi historiques que les plus anciennes du plateau. Le bleu est une couleur qui convient parfaitement à la superbe Escort n°8, peut-être un pied de nez aux incontournables Alpine auxquelles ces couleurs sont directement associées. Les Opel, Ascona ou Kadett semblent préférer le jaune saupoudré de blanc ou de noir selon l'humeur. Les Porsche ne cherchent pas à s'embarrasser d'une teinte particulière, tandis que les R5 se la jouent multicolore. C'est un véritable arc-en-ciel qui défile sur fond orangé, agrémenté de bleu et de vert. Le nom Abarth évoque la performance et les moteurs pointus comme cette sublime 131 au chant fantastique. Les BMW sont représentées avec brio par une 323i à la glisse gracieuse, ainsi que par deux 2002 de toute beauté. Mais que serait un rallye historique sans Mini, la petite puce au coeur de championne. Autre petite auto qui cache très bien son jeu, la 104ZS, petite citadine devenue petite bombe.
 
 Trop d'accidents, trop de retard,... la route doit rouvrir. Les VHRS devront se contenter de la liaison pour traverser les Calanches. C'est ainsi que fut donné l'occasion inespérée d'assister à un embouteillaged'anciennes auto de rallye dans un décor de rêve. Sans casque messieurs et mesdames, et coude à la portière pour profiter du peu de soleil de la journée. Philosophie adoptée par l'équipage Bassoul/Cesari sur leur célèbre GS, accompagnée jusqu'à l'assistance par la Kadett d'un autre équipage vedette, Guyot/Thery.
 
 Le retard prit sur la spécial des Calanches me permet d'atteindre celle du Liamone avant les VHRS. Il m'est donc possible de suivre l'évolution de cette catégorie visiblement moins appréciée du public, à tort.
 Changement de décor donc, avec cette fois le golfe de Sagone en fond, et toujours la mer. Le soleil est définitivement caché par une épaisse couche nuageuse qui laisse passer de temps à autre une goutelette ou deux. Heureusement il ne fait pas froid. La Rallye III ouvre la route et annonce le départ imminent des concurrents.
 Les VHRS sont divisées en trois catégories définie par des moyennes de vitesses à respecter. L'auto qui se rapproche le plus de la vitesse déterminée remporte la spéciale.
 La moyenne haute est la première à s'élancer. Ici les normes de sécurité rendent l'arceau obligatoire, la vitesse étant très élevée. La belle Ford Escort n°103 au couleurs Castrol s'élance dans la côte. Elle est suivie par une tout aussi belle Alfa Romeo en appui. Le sifflement de la R5 Turbo s'accentue lors des décrochages dans les courbes serrées. Alpine A110 et Talbot Lotus suivent et le mot Carrera est martelé dans les esprits par les Porsche. Le temps passe résolument trop vite. La R5 GT Turbo arrive aujourd'hui sur les rallyes historiques, et elle se présente ici superbement aux couleurs de "Vive le Sport". N'oublions pas de citer les Lancia Beta qui ont une place méritée dans le monde du rallye. Les mots manquent pour décrire le plaisir de voir cette rutilante R5 Alpine bleue. Un appui fantastique pour l'Alfa GTV de l'équipage Lucciardi/De Sousa. Le son italien selon le scorpion revient avec des micro puces survitaminées (qui a dit que la petite bête ne pouvait pas manger la grosse). Les petites Fiat 1000TC et 500 n'ont pas peur des grosses cylindrées! Pour rester dans le charme italien, la Lancia Stratos est parfaite acompagnée par les sportives Fulvia. Une des Gordini les moins réputées, et pourtant une des plus belles selon moi (avec la Dauphine), la R17 est la seule représentante des créations du sorcier. Le blanc sied bien à cette BMW 320, de même qu'à cette 356, agrémenté de deux bandes rouges. Saluons les deux équipages féminins, De Sousa/Alberdi sur leur belle 104ZS et Chiappini/Marcelli sur une mythique Austin Mini Cooper. Et les deux équipages vedettes alors. Hurlements, applaudissements, crissements de pneus, mais aucun son mécanique. Pourtant la GS aux couleurs du LHM Corsica (http://www.lhmcorsica.com/) surgit en appui. La Kadett "Minitdc" (http://minitdc.com/) danse moins sur ses suspensions, mais donne de la voix. Elle attire la sympathie malgré le fait qu'elle soit dans l'ombre de son éternelle rivale, la vaillante R4 TL suscite les encouragements du public. "Chaque rallye a sa NSU" pourrait-on presque dire en voyant la très belle 1200TT n°145. Une peu courante Honda Civic accompagne une duo d'Autobianchi A112 Abarth qui est plus qu'une Mini à l'italienne.
 
 Après l'ES, petit entracte pour admirer quelques VHC en liaison sur le bord de mer avec belle plage et cannes à pèche en toile de fond. Le temps de souffler un peu avant de prendre la direction d'Ajaccio et d'assister à l'arrivée des VHRS. En chemin, rencontre avec la Porsche n°38 qui se fraye un chemin dans les embouteillages. La belle semble avoir bien souffert et rejoint péniblement le parc fermé au Diamant.
 Les VHRS se succèdent à l'arrivée, puis slaloment entre les VHC déjà alignées pour passer la nuit. On remarque certaines autos n'ayant pas courut cette journée. En particulier une belle 204 coupé ainsi qu'une CG à mécanique Simca. Les équipages des VHRS ont du mal à digérer l'annulation de leur passage en spéciale dans les Calanches, mais sont satisfait dans l'ensemble de leur journée. Mis à part ce regrettable concours de circonstance pour lequel il ne faut pas blâmer l'organisation qui a fait du très bon boulot, on repart avec le sourire et plein de belles images dans la tête (et dans l'appareil) de ce rallye. Et on attend avec impatience la prochaine édition.
 
Corsica Historic Rally 2008 (16)Corsica Historic Rally 2008 (31)
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